L’hypnose: un étrange état

Sujet

L’état hypnotique est bien mystérieux dans l’esprit de nombreuses personnes. Elles pensent qu’il faut savoir lâcher prise, alors qu’en hypnose vous lâcherez prise de toute façon, d’une façon ou un autre, c’est après la séance qu’il est judicieux de lâcher prise.

Lâcher prise 

Laissez-moi vous raconter l’histoire d’Emma, une jeune femme de 32 ans. 

Emma a suivi mon cours d’auto-hypnose et elle s’exerce tous les soirs à vivre une transe hypnotique. 

Emma est une femme très intelligente.

Cependant, elle est habitée par des doutes, pleins de doutent qui la freinent dans tout ce qu’elle entreprend. 

Les séances d’Emma sont très bien construites et les résultats sont là. En effet, ses insomnies se sont espacées et elle ne fait plus de terreurs nocturnes. 

Malgré cela, elle remet en question ses résultats en les minimisant, en les négligeant, voire en les niant. 

Parfois, elle arrive même à se persuader que la disparition de ses insomnies est le fruit du hasard…

Puis, il y a Mateo.

Mateo est un ami d’enfance et mon avocat. 

Dans deux mois, il doit se rendre en Angleterre. 

Son problème ?

Il a une phobie : celle de l’avion. 

Il est donc venu me voir à mon cabinet.

Nous dînons souvent ensemble et depuis sa séance, il ne cesse de me questionner sur notre séance. 

Est-ce que ma phobie de l’avion a disparu ? 

Est-ce que tu crois que la séance d’hypnose a fonctionné ? 

Comment serais-je le jour de mon départ pour l’Angleterre ?

Mateo se questionne sans cesse. Il se questionne à un tel point qu’il fini par se créer une nouvelle peur : il craint que notre séance n’ait pas fonctionnée, puis il a peur d’avoir peur…

Il ne s’est pas rendu compte que la peur de départ a disparu…

Et finalement, il y a Céline qui aimerait se débarrasser de quelques kilos.

Céline a acheté mon programme en ligne « Mincir facilement grâce à l’hypnose »,  elle écoute mes séances tous les soirs. 

A la fin de chaque séance, elle aimerait se rappeler de ce qui a été dit, elle aimerait savoir ce qu’elle a retenu.

Mais Céline ne se souvient que de très peu de choses, juste quelques mots du début de la séance. 

Elle s’en veut car elle se rend compte qu’elle était « dans la lune ».

Pleine de doutes, Céline m’écrit donc : 

Est-ce que je dois refaire la séance ?

La séance sera-t-elle efficace ? Ou peut-être que l’hypnose ce n’est pas pour moi ?

Comment peut-elle faire pour rester éveillée durant toute la séance ?

Dites-moi, quel est le point commun entre Emma, Mateo et Céline ? 

Oui ! Ils sont pleins de doutes et ne parviennent pas à lâcher prise.

Comment faites-vous pour lâcher prise ? 

En fait, qu’est-ce que cela veut dire « lâcher prise » ?

Une amie m’a dit que cela signifiait : « savoir ne rien faire » 

Elle m’a bien fait rire…

Avez-vous remarqué que vous vivez souvent deux types d’événements ?  

Imaginons le premier événement : vous et moi jouons dans une équipe de foot depuis 10ans. 

Nous avons donc un niveau presque olympique (presque)…

Lorsque je vous envoie le ballon, grâce à vos connaissances techniques et votre expérience, vous serez capable de rattraper celui-ci et bien-sûr, vous allez marquer le but !

Ok. Peut-être pas de but…

MAIS vous avez pu agir !

Maintenant, imaginez le deuxième évènement : 

Votre réveil n’a pas sonné et vous vous réveillez à 7h30 alors que vous devez être au travail à 8h15 pour une séance très importante. 

Sur la route, un accident est survenu et vous vous retrouvez dans un bouchon, coincé sur l’autoroute. 

Que pouvez-vous faire pour ne pas arriver en retard à votre travail ? 

Eh bien, malheureusement rien ! 

Vous ne pouvez rien faire car vous n’avez aucune action possible sur le bouchon, cela ne dépend pas de vous.  

Ainsi, dans la vie, il y a des situations sur lesquelles vous avez une emprise possible et d’autres pas. 

Souvent, mes patients qui n’arrivent pas à lâcher prise, ce sont ceux qui confondent ces deux types d’évènements et qui souhaiteraient avoir le contrôle sur toute chose en tout temps. 

Si bien, que la situation sur laquelle ils ne peuvent pas agir, fini par les épuiser et les achever. 

Si vous rencontrez des difficultés à lâcher prise, je vous invite à identifier dans laquelle de ces situations vous vous trouvez car cela vous aidera à économiser votre énergie et serez ainsi capable de vous concentrer sur les actions que vous pouvez mener pour améliorer votre situation. 

C’est premier point pourra déjà, à lui seul, faire la différence sur votre état et vos résultats. 

Et dans un deuxième temps, afin de savoir lâcher prise, je vous invite à suivre les 3 points suivants : 

  1. Avoir des objectifs conscients, clairs et précis. 
  2. Mettre en place les actions justes et justes nécessaires
  3. Avoir la foi. Savoir que cela va se faire. 

Ne pas savoir lâcher prise, c’est un peu comme un capitaine de paquebot qui aurait pour dicton : « Rien n’est mieux fait que par soi-même ». 

Vous en connaissez des gens comme ça ! J’en suis sûr. 

Imaginez un bateau du genre la série « La croisière s’amuse » ; il y en a peut-être qui s’en souviennent.

Donc sur ce paquebot de plaisance, il y : le personnel d’accueil, des nettoyeurs, des cuisiniers, des artistes pour les divertissements, des machinistes qui sont dans la cale pour mettre du charbon dans la chaudière… Oui, oui c’est un vieux bateau !

Tous ce petit monde doit travailler et coexister ensemble.

Notre capitaine, qui considère que rien ne peut être mieux fait que par soi-même, n’aura confiance en personne.

 Il va donc, très logiquement, s’occuper de toutes les tâches

Il va accueillir tous les passagers : 1ère, 2ème, 3ème classe et courir pour les diriger dans leur cabine.

Puis, se rendant compte que c’est l’heure du repas, il va vite se rendre en cuisine et battre les œufs. 

Ensuite, vient l’heure du divertissement ; il se retrouve donc sur scène pour faire un super numéro de claquettes. 

Après quoi, vient l’heure du nettoyage. 

Et finalement, il met un peu de charbon dans la chaudière. 

Toutes ces tâches étant en fin terminées, le capitaine reste introuvable. 

Où est-il passé ? Tout le monde se met à la recherche du capitaine, mais personne ne le trouve. 

À un moment donné, un moussaillon va chercher quelque chose au fin fond d’une cale, au fin fond du bateau et il trouve le capitaine assis par terre, les yeux dans le vague, en train de trembler et de baver. 

Le capitaine a fait un burnout. Il a dégagé ! n’y a plus de capitaine. Fini !

Que fait le reste de l’équipage ?

Ils font ce qu’ils ont vu faire de loin par le capitaine. 

« Bon, il faut nettoyer, il a nettoyé ici, alors on va nettoyer là ». Et tout le monde s’attelle à la tâche au même endroit, de telle manière que ça fait un trou jusqu’à la coque.

Ceux qui accueillent les passagers, accueillent tous les passagers de la même manière. Ils les dirigent tous dans la même cabine, jusqu’à ce que ça commence à déborder.

Ceux qui cuisinent l’ont vu battre des œufs, alors ils battent des œufs jusqu’à ce que ça déborde. 

Ceux qui font des claquettes, font des claquettes, jusqu’à ce que la scène fume. 

Et puis ceux qui mettent le charbon dans la chaudière, mettent le charbon jusqu’à ce qu’elle explose.

Celui qui est sur le pont crie : « Iceberg droit devant !!! ».

Celui qui est au radar confirme : « Oui, oui, je le vois, il y a bien un iceberg droit devant ». Celui qui tient la barre confirme aussi : « Effectivement, je le vois, il y a bien un iceberg devant ». 

Et comme ils ne reçoivent pas d’ordre, ils ne font rien, le bateau tape l’iceberg et il coule.

Imaginez maintenant, sur un paquebot un capitaine qui joue son rôle

Il sait comment conduire le bateau, il connait la destination et la route à prendre. Il sait quelle vitesse il veut atteindre et il sait comment il veut que soit organisé le bateau.

Le capitaine a nommé un responsable des nettoyages.

Puis, il va laisser faire

Il sera présent aux retours qu’on lui fait, et ajuster si nécessaire

Il va prendre un responsable pour l’accueil et lui dire : « Je veux que les premières classes soient accueillies de telle manière, les diriger dans ces cabines-là, les deuxièmes et troisièmes classes de cette manière-là », puis il va attendre les retours. 

Même chose pour les cuisines. Il nomme un chef cuisinier qui va élaborer tous les menus de la semaine que le capitaine va valider ou ajuster

Idem pour le divertissement avec un directeur artistique.

Et ensuite, il va se tenir dans la cabine de commandement.

Il est alors au bon endroit pour gérer toutes les informations qui remontent jusqu’à lui et prendre les décisions qu’il est nécessaire de prendre. 

Il va déterminer une vitesse de croisière qui va être transmise aux machinistes qui savent, eux, la quantité exacte de charbon qu’il faut mettre dans la chaudière. 

Le capitaine, si ça se trouve, ne le sait même pas, il ne connaît pas le fonctionnement et ce n’est pas son boulot. Il n’a pas besoin de le savoir.

Mais, il est au bon endroit pour entendre le gars qui est sur le pont qui crie : « Iceberg droit devant !!! »

Il va demander à celui qui est au radar ce qu’il y a à tribord et à bâbord. 

Il réceptionne l’information et il prend sa décision. 

« Trente degrés à tribord ! ».  

La personne qui est à la barre tourne la barre de trente degrés à tribord, ils évitent l’iceberg et voguent jusqu’à leur destination.

Un archer, de quoi a-t-il besoin ? 

Euh… pas le violoniste, hein ?

L’archer, celui qui tire à l’arc. De quoi a-t- il a besoin en tout premier ?

Vous ne voyez pas ? 

C’est tellement évident que vous ne le voyez pas. 

Il a besoin d’une cible

Un archer avant même de prendre son arc et ses flèches, il doit savoir sur quoi il veut tirer

Parce que s’il veut tirer sur un lapin ou un bouquetin, il ne va pas se rendre au même endroit, il ne va pas s’habiller de la même manière et accessoirement il ne va pas choisir le même arc et les mêmes flèches. 

S’il est comme moi, et qu’il n’aime pas tirer sur les animaux, il va se rendre dans un stand de tir. 

Et là, dans le stand de tir, il n’y a pas qu’une seule cible, il y en a plus d’une trentaine. Et s’il veut tirer sur la cible trente-trois, il ne va pas se mettre devant la cible une ou dix-huit, il va se mettre devant la cible trente-trois. 

Là, il va faire tout ce que vous savez très bien faire. 

Prendre l’arc, prendre les flèches, tendre l’arc, viser, respirer, se concentrer. Et le dernier truc qu’il doit faire, c’est quoi ?

Il doit tirer.

Et pour tirer, que doit-il faire ?

Il doit lâcher !

Effectivement, il doit lâcher pour faire quoi ?

… Pour tirer la flèche. 

Lâcher pour tirer, lâcher-tirer, lâcher-tirer ! 

Ce sont deux mots qui veulent dire exactement l’opposé. 

Pour pouvoir tirer une flèche, il faut accepter la lâcher. Étonnant, n’est-ce pas ?

S’il n’accepte pas de lâcher la flèche, il ne se passe absolument rien. 

Vous pouvez avoir une balle dans la main, savoir exactement où vous voulez la tirer, avoir une bonne visée, avoir toute l’énergie nécessaire pour tirer fort.

Si vous n’ouvrez pas la main pour lâcher la balle, au bon moment, il n’y a rien qui se passe, si vous la lâchez trop tôt, c’est loupé, si vous la lâchez trop tard, c’est loupé aussi. Il faut la lâcher au bon moment. Et on est fait pour cela. 

C’est quoi qui permet que la main se relâche au bon moment ? 

C’est vous consciemment qui faites « Top » ??!!! 

Ah non trop tard… ! si vous essayez de le faire consciemment, et je vous invite à le tester, vous vous rendrez compte qu’elle ne partira jamais juste. 

Qu’est-ce qui ouvre la main pile au bon moment ? 

C’est votre inconscient

Pour tirer, il faut lâcher. 

Dans la vie c’est exactement la même chose. Il faut apprendre à lâcher

C’est-à-dire apprendre à lâcher prise. Ce n’est pas ne rien faire, c’est juste faire ce qu’il est nécessaire de faire pour que ça se fasse. 

Ensuite, une fois que sa flèche est partie, l’archer peut s’en aller boire un café, discuter avec quelqu’un, s’asseoir, dormir. Il n’a plus d’incidence sur sa flèche. Elle trace son chemin sans lui. 

Quels sont les ingrédients du lâcher prise alors ? 

  1. Un objectif conscient

Le capitaine comme l’archer savent tout deux ce qu’ils veulent très précisément 

  • Des actions juste et juste nécessaires

Tous deux font ce qu’ils ont à faire ni plus, ni moins. 

  • La foi

Ils laissent la part aux exécutants d’exécuter, au principe de la vie agir, ils ne remettent pas en question, ne créent aucuns doutes dans leur esprit. Aucun, ici veut dire aucun; ils n’y pensent même pas. 

Dans l’exemple du match de tennis, quand la balle vient vers moi, je peux préparer l’action que je vais avoir sur elle, quand je la touche, je suis pleinement responsable de ce qu’elle va faire ensuite, puis quand elle poursuit sa route, je n’ai plus rien à faire qu’attendre qu’elle revienne, tout est accompli pour l’instant. 

En hypnose, les patients pensent qu’il faut savoir lâcher prise à l’intérieur d’une séance d’hypnose, ici aussi rien n’est plus faut.


Si la séance est bien construite, notamment l’induction, la personne ne pourra pas résister à la génération de l’état en elle par l’hypnotiseur, elle n’a donc même pas besoin de lâcher prise, cela se fera sans elle, même si elle n’en a pas conscience. 

Vous en doutez ou vous demandez comment je peux être aussi affirmatif ?

Alors faisons un petit jeu : 

Je vous demande de ne pas penser à un Éléphant rose. 

Perdu. 

Bon je vous donne une autre chance : 

Vous avez compris maintenant ? 

Alors où se situe le lâcher prise puisqu’il n’est pas dans la séance ? 

Il se situe après la séance. 

Il y a tellement de gens qui me disent : « est-ce que j’ai bien fait ? », « est-ce que ça va marcher si j’ai ouvert un œil à 14min32 ? », « est-ce que ça va fonctionner, si j’ai l’impression de n’avoir rien retenu ? », « faut-il que je refasse la séance ? » 

Cela reviendrait pour l’archer à courir après la flèche pour s’assurer qu’elle va bien atteindre la cible. Pour peu qu’il la rattraperait, il l’empêcherait d’y arriver justement. 

C’est bien là qu’il faut apprendre à se foutre la paix. Continuer son quotidien (agir sur ce quoi nous avons un impact possible et ne plus y penser). 

De toute façon, dans un travail sous hypnose, c’est vous qui devez faire quelque chose ou votre inconscient ?

Effectivement c’est bien votre inconscient. 

Pour résumer : 

Le lâcher prise, c’est d’accepter simplement de fonctionner, pour un moment, ou une situation, majoritairement avec sa partie inconsciente. C’est la laisser faire, la laisser prendre les commandes.

Et comme en réalité, c’est elle qui tient véritablement les commandes, le lâcher-prise vous permet de ne plus venir interférer sur celles-ci.

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